Le blason de notre commune, créé en 1955, évoque saint Arnou et son illustre descendance ; d’abord, la devise latine (splenduit Arnulphus Dehinc ampla luce beatus), extraite d’un catalogue des évêques de Metz contemporain de Charlemagne, rappelle que « de ce lieu, le bienheureux Arnou a brillé d’une vive lumière ». En chef (en haut), les trois aigles d’or sur fond « de gueules » (rouge en termes héraldiques) étaient les armes et couleurs de l’empire romain. Devenus armoiries de saint Arnou, ils furent repris par les premiers ducs de Lorraine, et symbolisent encore notre Région. Au centre du blason, les trois pommes de pin qui ornent l’anneau et la crosse, emblèmes épiscopaux, évoquent la fin de la vie d’Arnou dans les vosges. Enfin, l’écu à fleur de lys en bas, l’aigle allemand à droite et le lion britannique à gauche nous rappellent que le Layen Arnou est à l’origine des dynasties ayant régné sur l’Europe entière…et bien au-delà.
A propos du plus illustre Layen, saint Arnou, il faut faire la part de la tradition, de l’histoire et de la légende, sans pour cela se priver du plaisir de quelques audacieuses (sinon délirantes) extrapolations généalogiques…
Pour la tradition, saint Arnou est né vers l’an 580 au château de Layum (la Haute-Lay). Son père était Maire du Palais, sorte de Premier ministre des rois mérovingiens qui, à l’époque d’Arnou, n’étaient pas encore trop fainéants. Tel père, tel fils : Arnou fait de bonnes études, se fait remarquer par Gondulphe, maire du Palais d’Austrasie qui l’introduit à la cour de Thibert II. Vers l’an 600, Arnou épouse la belle Dode. Elle lui fera notamment deux enfants sur lesquels nous reviendrons : Anségisel et Clodulf, futur Saint Clou.
Arnou devient le Maire du Palais de Clotaire II et le précepteur de son fils, futur « bon roi Dagobert », à une époque où la bagarre fait rage : Brunehaut de Neustrie contre Frédégonde d’Austrasie et son fils Clotaire II. Un triste sire, ce Clotaire : vainqueur de Brunehaut alors octogénaire, il la fait exécuter attachée à la queue d’un cheval sauvage…On comprend qu’Arnou ait alors décidé d’entrer dans les ordres et envisagé de se faire moine avec son copain Romaric, un noble messin. Mais sa réputation était telle que, sans lui demander son avis, le peuple et le clergé de Metz le proclament leur 29e évêque par acclamation, vers 612. Sa femme Dode n’a plus qu’à se retirer, prendre le voile à Trèves et devenir Sainte.
Evêque à Metz, à l’époque, ça occupe. Et le bon roi Dagobert, qui succède à son Clotaire de père, fait reprendre du service à Arnou comme Maire du Palais…En 629, Arnou, surmené, craque : il se retire dans les Vosges où il vit en ermite près d’un monastère de son copain Romaric qui donnera son nom à l’endroit : Romarici mons, le « mont de Romaric »-Remiremont. Arnou y meurt en 640. Romaric l’inhume sur son mont mais les évêques des 3 Evêchés (Metz-Toul-Verdun) viennent chercher en grandes pompes les reliques du Saint pour les déposer le 18 juillet 642 dans l’abbaye de Metz ; elle prendra le nom de Saint-Arnou.